Si c’est ainsi, légalisons l’avortement alors !
Pas moins de 105 000. Voici un nombre, certainement non exhaustif, des avortements enregistrés au Pays des hommes intègres en 2012. Soit 25 femmes enceintes pour 1 000 dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans. « Des chiffres qui font froid dans le dos », comme l’a si bien titré notre confrère du lefaso.net. Ces résultats sont issus d’une étude réalisée par l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’université de Ouagadougou au Burkina Faso en partenariat avec Guttmachter Institute. Elle a été rendue publique le 12 février 2014 en présence de personnes de plusieurs catégories socioprofessionnelles. Un rapport de 40 pages qui dépeint une réalité ou plutôt un phénomène qui ne cesse de grimper.
Qu’est-ce qui peut donc pousser les femmes à s’adonner à cette pratique qui peut leur être pourtant fatale ? Les raisons varient d’une situation à une autre, mais toujours est-il que le but final est de se débarrasser d’un fœtus en gestation sans autre forme de procès. Aussi bien chez les femmes mariées que les jeunes filles. Toutefois, selon l’étude, « les femmes burkinabè en âge de procréer qui ont recours à l’avortement n’ont pas un profil type ». Elles sont en effet, plus jeunes, mieux éduquées, plus susceptibles de vivre en ville, d’être non mariées et sans enfant. Ces données concernent certainement les citadines. Qu’en est-il alors des rurales ? Il existe bien des cas d’avortements clandestins et non des moindres dans les campagnes. Malheureusement, ces dernières contrairement aux citadines se trouvent confrontées aux soins post-avortement en cas de complication. Pour la plupart de manière traditionnelle, 41 % des avortements ont été faits avec justement les praticiens traditionnels. L’on apprend par ailleurs que 23 % des femmes ont mis un terme à leur grossesse. L’étude enseigne que des avortements ont été pratiqués par des sages-femmes, des maïeuticiens, des assistants en santé. De plus, environ 4 sur 10 femmes qui ont avorté ont utilisé une potion ou des hautes doses de médicaments, de produits caustiques comme de l’eau de javel ou de la lessive. Il est à retenir que 32 % de toutes les grossesses au Burkina sont non intentionnelles. Et 1/3 de ces grossesses se terminent par un avortement.
Les conséquences de ces actes que posent des femmes, de gré ou de force, ne sont pas étrangères à la société. Si ce ne sont des complications, ce sont des hémorragies et dans les pires des cas, si la femme ne devient pas stérile, elle en périt tout simplement. Pourquoi donc ne pas légaliser purement et simplement l’avortement ? Comme on le dit autrement sous d’autres horizons, l’Interruption volontaire de grossesse (IVG). Il faut légaliser l’avortement pour permettre à la femme de disposer de son corps et de son avenir quand elle veut. Cela lui éviterait de prendre des risques qui peuvent lui être fatals. Quand on sait surtout que les responsabilités sont partagées et incombent à la société entière.
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